Raúl Entrerríos: The Last Dance

 

Raúl Entrerríos est l'un des meilleurs joueurs de l'histoire du handball. Aujourd'hui âgé de 40 ans, il parvient toujours à rester au top. Après avoir remporté la Copa del Rey et remporté une médaille de bronze lors de la Coupe du monde de handball 2021, il profite de ses derniers mois en tant qu'athlète professionnel. Nous avons interviewé Raúl au sujet de sa carrière, de la relation qu'il a eue avec Mizuno et des défis auxquels il doit encore faire face avant la fin de son brillant parcours sportif.

 

Félicitations pour ce titre, c'est votre huitième victoire consécutive sur la Copa.

 

Merci beaucoup, c’est un titre très important pour l’équipe. Au début de la saison, nous nous sommes fixé l'objectif d'essayer de gagner chaque compétition, ce nouveau titre est très gratifiant.

 

 

Vous avez également été nommé MVP de la finale.

 

Raúl: Oui, c'était ma dernière participation à la Copa del Rey et jouer à Madrid, avec la présence d'un public, en a fait un événement inoubliable. En ce qui concerne le titre MVP, c'est quelque chose que j'apprécie énormément forcément. Le handball est un sport d'équipe et j'essaie de faire de mon mieux pour l'équipe et de gagner en équipe.

 

 

 

Ce titre arrive juste un mois après avoir remporté la médaille de bronze en Egypte.

 

Être parmi les trois meilleures équipes nationales au monde est quelque chose de très important, surtout compte tenu de la performance que nous avons eue ces dernières années. Après avoir été champions d'Europe, monter sur le podium lors de la prochaine Coupe du monde est très précieux pour l'équipe et pour les joueurs de handball espagnols.

 

 

Était-ce avec un gout amer, compte tenu de votre défaite en demi-finale, lors du dernier match?

 

C'est difficile de rester en dehors de la lutte pour l'or, surtout à cause de la façon dont le match c'est déroulé. On a même eu la possibilité de gagner dans les dernières secondes. Mais comprendre la valeur de gagner la médaille de bronze était quelque chose que l'équipe a assimilé dès le premier instant et c'était vraiment important.

 

 

La revanche peut venir à Tokyo, la seule grande compétition qu'il vous reste à conquérir.

 

C'est un événement extraordinaire pour tout athlète et gagner une médaille serait quelque chose d'unique. Personnellement, ça serait ma dernière compétition en tant que joueur actif et, si j'ai le privilège d'y être, ce serait très spécial de dire au revoir avec une médaille.

 

 

Compte tenu des résultats de la dernière Coupe du monde, l'Espagne doit être l'un des favoris.

 

Il ne fait aucun doute que l'Espagne sera une équipe compétitive. Mais nous sommes humbles et nous comprenons que toutes les équipes veulent la même chose que nous. Nous avons eu de très bons résultats ces dernières années et cela fait de nous l'un des favoris, mais à chaque tournoi, nous avons dû travailler dur pour remporter n'importe quelle victoire, il faut donc comprendre que des résultats négatifs peuvent survenir. Et cela nous fait comprendre que si nous voulons aller loin aux Jeux Olympiques, nous devons travailler dès le premier jour

 

 

«Je veux être un joueur compétitif jusqu'au dernier jour»

 

 

Si vous n’avez pas de blessure, vous deviendrez l’athlète qui a joué le plus longtemps pour l’équipe nationale espagnole de handball.

C’est un privilège et je suis très fier d’avoir joué tant de fois avec l’équipe nationale. Il est difficile d’imaginer que vous atteindrez un tel chiffre lorsque vous débuterez en tant que professionnel, lorsque vous jouez votre premier championnat, et votre deuxième… et ainsi de suite. Le temps passe et vous ne vous en rendez pas compte car vous êtes impliqué dans la dynamique de la compétition de manière très intense. J'ai toujours pensé que je lui donnerais peut-être beaucoup plus de valeur lorsque je clôturerai cette étape de ma vie, quand je terminerai ma carrière et que je regarderai en arrière.

 

Les Jeux olympiques seront-ils votre dernier tournoi? Est-ce une décision finale?

Oui, oui, c'est décidé. L'idée était de prendre ma retraite la saison précédente, mais la situation générée par Covid et le report des JO m'ont fait reconsidérer ma décision et essayer d'être à Tokyo. Et me voilà, en train de jouer une saison qui n'était pas prévue, un dernier championnat du monde qui n'était pas non plus sur le papier et d'essayer d'être un joueur compétitif pour être à nouveau avec l'équipe nationale cet été.

 

Il peut être difficile de prendre sa retraite lorsque vous êtes au plus haut niveau. Quels facteurs avez-vous pris en compte pour prendre une telle décision?

 

Il faut évaluer beaucoup de choses, s'y préparer. Je suis un joueur vétéran qui assimile et comprend depuis longtemps que ce moment va venir, mais c'est compliqué parce que vous fermez une étape très importante de votre vie. Il y a 20 ans en tant que joueur qui fait pratiquement la même chose dans sa vie quotidienne, avec de nombreuses routines, des expériences de vie qui se répètent saison après saison et maintenant je dois changer et faire quelque chose de différent. Mais en même temps, je veux être un joueur compétitif jusqu'au dernier jour.

 

 

Le meilleur reste à venir: la Ligue des champions, les derniers matchs de la Liga et les Jeux olympiques.

 

Oui, nous avons encore des objectifs très importants à venir. Nous sommes en Ligue des champions et nous espérons être dans le Final Four et bien terminer la Liga. Au niveau de l'équipe nationale, les précédentes compétitions de la Coupe EHF que nous avons et bien sûr si je peux être aux Jeux Olympiques, ce serait quelque chose de très spécial que je veux vraiment faire.

 

 

“"Je viens d'avoir 40 ans et j'apprends encore à chaque match"” 

 

 

C'est dommage que votre dernière saison soit imprévisible, avec toutes les restrictions causées par Covid.

 

C’est étrange de jouer dans des stades vides, sans fans, en tant que locaux sans notre peuple. C'est une année très inhabituelle et il faut s'adapter car il n'y a pas d'autre option. Les gens souffrent et nous avons le privilège de faire notre travail, nous nous devons donc d'apprécier cette opportunité de jouer. Et personnellement, c'est ma dernière saison, ça m'encourage à en profiter au maximum. Je ne peux pas me plaindre.

 

 

Comment maintenir un tel niveau à 40 ans?

 

Il existe de nombreux facteurs. Je pense que la raison principale est que j’ai toujours faim et l'envie de participer à chaque match et, surtout, aux leçons continues. Je me suis toujours considéré comme un joueur d'équipe, capable de m'adapter à ce dont mes coéquipiers et mon entraîneur ont besoin. Cela m'a conduit à avoir une longue carrière dans les clubs et en équipe nationale. Je viens d'avoir 40 ans et je continue d'apprendre à chaque match et à chaque séance d'entraînement. Il y a toujours de petits détails que vous pouvez ajouter à votre jeu et qui sont essentiels.

Au cours des 20 dernières années, vous avez eu le temps de rivaliser avec deux générations de joueurs, comment le handball a-t-il évolué?

 

Maintenant, c'est beaucoup plus physique, comme tous les sports d'équipe. Mais en même temps en Espagne, il y a une philosophie et une essence du jeu qui ont été maintenues tout au long de ces années, ce qui est évident dans l'équipe nationale, le fait de toujours connaître la valeur du groupe avant tout. Cela n’a pas changé et cela nous a permis de maintenir notre succès.

 

 

Et que reste-t-il du Raúl Entrerríos qui a fait ses débuts il y a deux décennies?

 

Pour moi, cela a été une adaptation constante, à commencer par Ademar et Valladolid, deux équipes aux styles de jeu différents. Et puis je suis à Barcelone depuis onze saisons où le système a évolué vers un modèle plus athlétique, avec des joueurs plus physiques et agiles. Et j'ai toujours essayé de m'adapter, cela a été fondamental pour avoir cette continuité.

 

 

Avec votre club, vous avez remporté les 10 dernières Liga et les 8 dernières Coupes, un cas unique dans tout sport professionnel. Quels ont été les facteurs clés pour rester au sommet pendant si longtemps?

 

Nous sommes dans un club dans lequel il n’est pas avantageux d’être à la deuxième place, il faut aspirer à gagner tous les tournois. Cela n'a pas toujours été facile au niveau européen, mais lors des compétitions nationales, nous dépassons nos attentes. Que nous ayons remporté ou non le titre la saison précédente, l'équipe maintient toujours l'ambition.

 

 

Vous avez été capitaine à la fois de votre club et de l'équipe nationale dans une période pleine de succès, comment définiriez-vous votre style de leadership?

 

 

Il existe différents types de leaders. Je suis un joueur qui aime travailler dur, faire preuve d'engagement et être un exemple au quotidien. C’est ma façon de montrer aux jeunes joueurs que l’implication dans l’équipe doit être constante à l’entraînement et dans les matchs, sur et en dehors du terrain.

 

 

«De toutes les marques de sport avec lesquelles j'ai travaillé, je préfère définitivement Mizuno»

 

 

Quelle est l’importance d’un capitaine pour le succès de l’équipe?

 

Surtout, vous devez essayer de vous assurer que le groupe a la bonne chimie et l'environnement de travail, c'est essentiel. Il ne suffit pas d’avoir de bons joueurs qui jouent bien, il s’agit de former un groupe humain capable de surmonter les difficultés, de travailler ensemble, de comprendre le rôle des uns et des autres pour atteindre un objectif commun.

 

 

Votre carrière est liée à Mizuno depuis de nombreuses années, comment s'est passée la collaboration avec la marque?

 

De la meilleure des manières. De toutes les marques de sport avec lesquelles j'ai travaillé, je préfère définitivement Mizuno. Ce que je recherche en tant qu'athlète, c'est un bon produit qui me permet de faire mon travail de la meilleure façon possible. En plus de cela, Mizuno m'a toujours traité de manière exceptionnelle.

 

 

Cette collaboration a également couvert le camp pour enfants que vous organisez chaque année.

 

Oui, j'adore avoir une marque comme Mizuno liée à ce projet. C’est un camp de handball dans lequel nous travaillons également sur de nombreux autres aspects tels que les programmes anti-intimidation et la promotion des valeurs associées au sport. Nous voulons que les garçons et les filles passent un bon moment en plus de travailler sur le handball. Mais aussi être des citoyens responsables au sein de la société.

Vous jouez actuellement avec le Wave Stealth Neo. Quels détails pouvez-vous partager sur la chaussure?

 

En raison de ma position, je fais beaucoup de mouvements latéraux explosifs, j'ai donc besoin d'une stabilité maximale et la Wave Stealth Neo le garantit. De plus, j'ai toujours joué avec la Stealth et c'est un modèle qui ne cesse de s'améliorer, il est devenu beaucoup plus léger et c'est quelque chose que j'apprécie beaucoup. Il arrive un moment où l'on oublie la chaussure et c'est ce que recherchent tous les sportifs, pour ne pas s'inquiéter du confort ou d'un éventuel défaut de la chaussure, mais pour jouer en toute concentration.